Philosophie de comptoir ???
Philosophie de la vie....
Quand on apprend que l'on va être mère, on est pressé de voir le bout de son petit nez.
Voir à quoi il ressemble.
Enfin, il vient.
Il est dans nos bras.
Et c'est le plus grand bonheur du monde.
On est pressé de le voir se tenir assis, de voir sa première quenotte, de le voir marcher.
De devenir autonome.
Puis vient l'heure de la première rentrée scolaire.
Deuxième coup de couteau dans le cordon ombilical.
Il a des copains, des copines à lui.
Arrive l'entrée au collège.
D'autres copains, d'autres copines.
D'autres activités.
Sans nous.
Il devient plus autonome.
On finit par lui laisser la clé de la maison pour qu'il puisse rentrer tout seul du collège.
La crise d'adolescence arrive, parfois avec grands fracas, mais pas toujours.
L'entrée au lycée.
Choix d'une orientation, choix d'une vie.
Où l'on ne peut que conseiller, surtout pas choisir pour lui.
Troisième coup de couteau.
Ensuite, le bac.
Première grande fiérté de parent.
Rentrée universitaire, post-bac.
Peut-être aussi première vraie séparation.
L'école, la fac, l'IUT ne sont pas toujours proche du domicile.
Peut-être aussi un choix de leur part de ne pas prendre quelque chose près de la maison familiale.
Quatrième coup de couteau.
De plus en plus autonome.
S'il n'est pas un adulte, c'est quasiment.
Ne lui manque que l'autonomie financière.
On en profite pour lui payer le permis.
Indispensable pour être autonome.
Pour figurer sur un CV, par exemple.
Parce que notre but, notre finalité depuis qu'ils sont nés, c'est d'en faire des adultes.
C'est-à-dire des personnes responsables, autonomes à tout niveau.
Et puis, un jour, il le devient vraiment.
Le premier, on en est fier, très fier même.
Le deuxième, s'il n'est pas le dernier, c'est la suite logique, normale, évidente.
Mais le dernier, c'est le vide, le néant.
Alors quand Amélie m'a dit "C'est pas toi qui m'a dit qu'il fallait que je sois autonome".
C'est le XX éme coup de couteau.
Ce n'est pas que je veuille la chouchouter plus que les deux autres.
Ce n'est pas que je veuille la garder pour moi.
J'aurais bien du mal d'ailleurs, vu son caractère.
Mais j'ai toujours le souvenir du jour de ses 20 ans.
Un bel âge, n'est-ce-pas ???
Un anniversaire à fêter dignement, comme il faut.
20 ans, le 13 décembre 2006.
Soit à peine un mois après le décès de son père.
Je ne suis pas sûre qu'elle garde un bon souvenir de cette période.
Personne ne pourra lui rendre son père, ni combler son manque.
Alors, j'essaye peut-être tout simplement d'essayer de "compenser", je ne sais pas.
Qu'elle sente moins ce manque.